Tel un oiseau mazouté, les ailes totalement figées, incapable ni de s’enfuir, ni de se débattre…
C’est l’image de l’enfant victime d’agressions ou d’attouchements sexuels. 1 enfant sur 5 chaque année en France, un chiffre sous estimé encore. Pour donner une autre idée de l’ampleur du phénomène, la pédophilie touche chacun de nos arbres généalogiques.
Cet image de l’oiseau mazouté est très évoquante et certainement déjà un peu réparatrice pour un adulte blessé enfant qui se culpabilise de ne s’être pas débattu. Car le plus troublant dans les personnes que j’accompagne, c’est toujours cette culpabilité de la victime qui se sent responsable de n’avoir pas criée.
Je rebondis sur la campagne d’information et de sensibilisation en France et sur la colère de Flavie Flament, victime de ce photographe célèbre David Hamilton. En se suicidant, ne garde t-il pas encore une fois de plus le pouvoir sur sa proie, tel le terrible aigle noir de la chanteuse Barbara?
Notre société est malade aussi et doit travailler sur elle, même s’il y a une prise de conscience avec le scandale des Prêtres pédophiles. : sortir du déni, de la minimisation, et de la remise en cause de la parole de l’enfant, de l’immobilisme sociale et politique, de l’absence de formation des médecins, le statut des victimes non protégées, tant d’agresseurs pas suffisamment condamnés.
Ces agressions surtout tues, non considérées ont des conséquences sur la santé psychique et la santé physique avec un risque accru de développer un cancer. Aussi, l’estime de soi est totalement détruite, un manque d’amour de soi impossible et une culpabilité ou un malaise qui se traînent d’échec en échec.
Les signaux de détresse de l’enfant sont multiples et chaque fois différents : l’enfant est anesthésié comme un zombi, en état de dissociation, énurésie, peurs permanentes, émotivité accrue, stress, tentative de suicide.
En thérapie, nous n’effacerons jamais un tel drame. Cependant, nous allons amoindrir l’impact émotionnel, amoindrir surtout les images obsédantes qui tournent en boucle même quarante ans plus tard. Retrouver aussi grâce à la PNL et l’hypnose la dignité blessée et réparer en énergétique les cellules agressées. Ici la psychothérapie classique ne suffira pas. Elle sera un bon déclencheur pour apporter une écoute. L’énergétique va travailler sur les différents corps pour à nouveau les harmoniser.
Sortir de la voix du silence déjà pour soi.
En parler le plus tôt possible et se faire accompagner avant que l’expérience de la maternité -ou de la difficulté de maternité- fasse ressortir ces vieilles blessures. C’est la situation d’une jeune femme que j’ai eu pour sa 3ème FIV avortée. L’idée d’évoquer les viols comme possibilité de cause d’échec pour un corps qui paraît totalement sain est insupportable.
Signaler l’agression même après le délai de prescription permet à d’autres victimes de parler à leur tour.
Comment protéger nos enfants?
60% des enfants sont restés isolés, et quelques fois mis en cause : « ce n’est pas si grave, il n’y a pas de quoi en faire un plat, c’est toi qui l’a cherché, tu ne l’as pas provoqué par hasard ».
Il est difficile d’accepter que le drame peut survenir dans un cercle intime et privé ou dans des institutions où l’on se sent normalement en sécurité.
Etre vigilant de ne pas véhiculer soi-même les arguments des agresseurs. Ce dernier va générer la culpabilité et dire à l’enfant « c’est ce que tu veux » et instrumentaliser l’enfant considéré comme inférieur puis acheter ou le menacer pour l’empêcher de réagir. D’où l’importance de créer une relation de confiance dès le plus jeune âge. Accepter qu’il peuvent tout vous dire.
Eduquer et développer la pudeur de l’enfant. Un adulte ne doit pas se montrer nu devant un enfant. De la même manière, il doit apprendre à cacher son trésor. L’idée d’intimité va l’aider à se construire et créer un espace. Ainsi il aura plus de chance de réagir à la première tentative et comprendre que ce qu’il se passe n’est pas normal.
Voici le lien pour la pétition « Inceste, viol protégeons nos enfants »
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